Aurélie DESVILLETTES-EI
Psychothérapie à  Albertville

7 Conseils pour une meilleure communication parents-ados


Quand bien même nous savons tous que la communication est primordiale, elle est un exercice difficile pour beaucoup, quelque soit notre âge. Selon notre histoire personnelle, nos chemins de vie, savoir parler de soi, écouter, échanger avec nos pairs et ainsi créer du lien peut être simple à dire et à la fois si difficile à mettre en place!

Dans cet article, je souhaite (tenter de) faire un point, grâce aux rencontres de ces parents démunis face à leur ado et ces ados désireux d'aller mieux, de se comprendre et demandeur de soutien pour un mieux être.

"Un corps d'adulte avec un cerveau d'enfant"

L'adolescent est incontestablement soumis à des changements physiques, hormonaux, cérébraux, psychiques. A l'image d'un véritable "tsunami", comme on le lit souvent, les traversent. Certains le subissent à bas bruit, d'autres dans la contestation ou même un mal être extrême. 

"Je ne reconnais plus mon fils/ma fille"; "il/elle n'était pas comme ça avant"...

En réalité, ce n'est facile pour personne de s'y retrouver, la mission parentale se compléxifie. Notre regard de parent change sur nos enfants, du fait déjà de la transformation de leur corps.

Un ado est une multitude d'identité possible, entre désirs et peurs: désirs de voir à l'extérieur et peurs d'y aller, de quitter son cercle sécurisant. Chaque mouvement pour se tourner vers l'extérieur est accompagné d'un mouvement qui pousse à la régression.

Les parents ne sont pas tous armés pour répondre ou même vivre l'adolescence de leur enfant.

Je vous propose ici quelques conseils pour vous accompagner:

1. Restez calme et respectueux.

Il/Elle est encore de mauvaise humeur!...(oh punaise va falloir rester zen!)

Ecouter ce qu'il a à dire (de toute façon faut que ça sorte!), ses ressentis, apprenez à donner du crédit à ses émotions c'est-à-dire à dire "ok, je vois bien que cette situation te tracasse, te mets en colère...". Laisser évoluer ses pensées, ses cheminements.

Ne vous imposez pas en être sachant. L'ado veut inventer le fil à couper le beurre et non connaître votre adolescence car ici et maintenant il est question de la sienne!

 

2. Respectez son intimité, son espace.

Ne pas trop être intrusif MAIS ne pas être trop laxiste non plus!

L'ado est un être en construction identitaire, il a besoin pour cela de se forger une carapace. Le respecter c'est par exemple frapper à la porte de sa chambre avant d'entrer; c'est ne pas fouiller dans ses affaires; c'est être le gardien de ses confidences...

Il a besoin d'un espace contenant qui le protège, qui lui est propre, qui lui permette de s'isoler.

 

3. Montrez lui de l'intérêt.

Parents et adolescents n'ont pas la même vision du monde, ni les mêmes intérêts. Ce qui est important pour un ado ne l'ai pas forcément pour ses parents et vice-versa. Souvent, en tant que parents, nous minimisons les préoccupations de notre ado et s'est une erreur. Si nous souhaitons que notre ado nous parle des choses qui ont de l'importance pour lui alors il parait plus pertinent de donner de l'importance à ce qu'il nous raconte.

Ainsi nous respectons ses préoccupations, ses émotions, au mieux sans jugement et sans généraliser son expérience ou ressenti. Il n'est pas question de lui donner une leçon, il est simplement question de lui et non des autres, l'intérêt que vous lui portez vient alors directement renforcer son estime de lui.

4. Proposez des activités ensemble.

Les transformations liées à l'adolescence font que la séparation à la famille, c'est-à-dire le fait de se détacher de son cercle sécurisant pour se diriger vers d'autres, est important. L'inverse, que la famille se détache de lui, est redouté par l'ado puisqu'il craint d'être abandonné. C'est une bonne raison pour proposer des activités ensemble telle que du sport, aller au ciné, partir en journée shopping...quelque soit la source de plaisir partagée, génératrice de liens pour une belle occasion de communiquer dans une ambiance de loisirs, de détente. Ces moments sont précieux, il importe d'entretenir une dynamique du lien.

 

5. Prendre vos repas ensemble.

Une belle occasion pour partager sa journée, des anecdoctes ou autres sujets est le repas en famille. C'est aussi l'opportunité de faire passer le message que la famille c'est important.

Chaque famille instaure ses traditions, la raclette du dimanche soir, l'apéro du vendredi, ...et le tour de table des moments forts de sa journée. C'est le moment de confronter nos différents points de vue, de lancer des débats, raconter des blagues...créer des souvenirs. Ainsi on partage des valeurs, des idées, des émotions. Que l'on soit enfant, ado, adulte, chacun occupe une place, est écouté,considéré, la famille s'intéresse à ses membres.

6. Accompagner les choix.

L'autonomisation est primordiale et ce dès le plus jeune âge pour cultiver la confiance en soi. Il est bienvenue d'accepter de le laisser faire ses propres expériences. S'il doit effectuer un choix, laisser le trancher en l'accompagnant. Il n'est pas question ici de s'imposer mais de lui donner des pistes pour prendre une décision de lui-même. Aidez le à peser le pour et le contre des possibilités qui s'offrent à lui. Vous le mettez alors en position active, ce qui le responsabilise. Si un parent insiste en imposant sa solution, l'adolescent risque de ne pas adhérer. Faites lui confiance, il n'y a pas de mauvaises expériences.

 

7. Savoir dire "NON".

L'adolescent a besoin d'un cadre, de règles, de limites. D'une part c'est rassurant, ses parents sont toujours là pour lui, pour son bien (je parle de cadre bienveillant biensûr), d'autre part le cadre lui évite de succomber à ses tentations, lui permet de s'individualiser, devenir autonome.

Il ne s'agit pas d'imposer un "NON" de manière dictatoriale mais plutôt d'apprendre à répondre avec respect par la négative à sa demande. Pour ce faire, prenez le temps de justifier de façon ferme, les raisons pour lesquelles vous refusez. L'important c'est qu'il comprenne que votre décision est motivée par une ou des raisons valables, ainsi il acceptera plus facilement votre choix et se sentira respecté. Souvenez vous qu'il/elle n'est plus un enfant.

 

Au-delà de ces quelques conseils qu'il me semblait important de rappeler, il est pertinent de prendre conscience de notre manière de communiquer, de dire le message que l'on veut transmettre. Biensûre dans cette transmission, il y a aussi votre expérience, et là je m'adresse aux parents d'aujourd'hui. Partager votre expérience de l'adolescence peut être bienfaisant dès lors que vous en tirer une expérience unique, la vôtre, et non une généralité ou un discours moralisateur. Profitons surtout de cette période pour partager des situations peu glorieuses, ambarrassantes et rigolotes.

 


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