Aurélie DESVILLETTES-EI
Psychothérapie à  Albertville

Au secours!...pas facile d'être parent!


     Cet article m'est venu lors d'une conversation avec un couple de mon entourage . Ce couple qui vient d'avoir un enfant, me faisait part de leur expérience parentale et de l'évolution de leur enfant. Après m'avoir raconté les aléas de leur nouvelles aventures, les angoisses, la fatigue physique et morale, le manque de repères, les diverses recherches sur le net, les multiples coups de téléphone à des amis pour comparer leur vécu, en passant par l'expérience des parents, grands- parents, frère, sœur…, la jeune maman en vient à me demander s'il n'existe pas un moyen d'aider les jeunes parents face au désarroi et difficultés qu'implique l'arrivée d'un enfant ?

J'avoue que cette question m'a quelque peu sidérée !

Arrivée en 2021 et me rendre compte que les jeunes parents, qui rencontrent tout de même plusieurs professionnels de la santé dans leur parcours, ne sont toujours pas sensibilisés à leur devenir de parent, aux soutiens et accompagnements qui existent aujourd'hui pour eux.

C'est un fait, devenir parent n'est pas simple !

La parentalité représente depuis longtemps une question primordiale de santé publique. Pour certains, ce serait une des principales problématiques auxquelles sont confrontées les sociétés actuelles, le rôle le plus important auquel doivent faire face de nombreuses personnes sans la moindre préparation ni le moindre soutien.

Les problèmes de parentalité auraient d’importantes conséquences en termes de santé publique et seraient largement associés aux troubles de comportements, aux troubles psychiques, aux conduites à risque, à l’abus de substances psychoactives, à l’absentéisme, à l’échec scolaire, à la délinquance et même à la criminalité. L’importance de cette fonction est mise en valeur par plusieurs rapports nationaux et internationaux, ils soulignent les enjeux qu’elle recouvre et recommandent la mise en œuvre d’actions pour la soutenir (Haut conseil de la population et de la famille, 2003 ; Haute Autorité de Santé, 2005 ; Ministère délégué à la famille, 2002 ; Organisation Mondiale de la Santé, 2002).

Cette notion de parentalité mobilise aussi de nombreux professionnels d'univers différents : politique, média, sociologie, psychologie, psychanalyse, éducation, action sociale, justice…

 

  1. Qu'est-ce que la " parentalité " ?

Ce terme renvoi à un processus développemental psycho-affectif ou plus précisément à « l’ensemble des processus de maturation psychique propres à la fonction parentale » (Bouregba, 2004).

Elle correspond ainsi à l’« ensemble des réaménagements psychiques et affectifs qui permettent à des adultes de devenir parent, c’est-à-dire de répondre aux besoins de leur(s) enfant(s) à trois niveaux : le corps (les soins nourriciers), la vie affective, la vie psychique » (Lamour et Barraco, 1998).

Il s’agit d’un « processus qui se prépare inconsciemment depuis l’enfance, (qui est) activé à l’adolescence sous l’influence de facteurs physiologiques, et (qui est) actualisé lors de la naissance des enfants » (Sellenet, 2007).

 

  1. Qu'est-ce que le "soutien à la parentalité" ?

Je propose d'ores et déjà de concevoir la parentalité selon trois dimensions, proposées par le pédopsychiatre Didier Houzel :

  • L'expérience de la parentalité, celle qui découle de nos vécus, nos représentations, nos émotions…

  • l'exercice de la parentalité, en référence aux droits et devoirs des parents envers leur enfant, mais aussi aux normes sociales.

  • La pratique de la parentalité qui réunis tout les actes de la vie quotidienne (soins physiques et psychiques)

 

Un excès ou un défaut de chacun de ses axes peut amener un dysfonctionnement au sein de la famille.

 

Accompagner les parents implique de leur donner la parole, une écoute et une place pour comprendre leurs besoins, leurs demandes. Tout les parents ont des compétences, l'accompagnement s'appui sur ce que les parents pensent, savent et font.

Aujourd'hui, au-delà des « savoir-faire naturels » de chaque parent, il s'agit d'éduquer son enfant en mobilisant et développant des compétences multiples, en plus d'assumer sa vie professionnelle, familiale, son couple et se garantir une sphère privée bien-sûr !

Et c'est ainsi que les super-héros de Marvel ont vu le jour !!!

Blague à part, conscient de l’importance et de la difficulté de cette tâche, les parents deviennent demandeurs d’aide et de conseils. C’est dans cette perspective que le concept de « soutien à la parentalité » trouve toute sa légitimité.

Soyons authentique, la mère parfaite ou le père parfait n'existe pas ! Nous le savons tous mais on a beaucoup de mal à l'intégrer ! Par contre, ce ne doit pas devenir un prétexte pour ne pas agir afin de bénéficier d'un bon climat familial.

Les actions de soutien à la parentalité visent à accompagner les parents en difficulté durable ou passagère. Les accompagner sans leur dicter leurs choix et en respectant leurs spécificités culturelles, leur façon d’être une famille, leurs fragilités sociales ou psychiques. Les aider sans les juger et sans les vouloir « parfaits » !

 

  1. Qu’est-ce que la fonction parentale ?

Elle appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne » (Art. 371.1 du code civil).

 

  1. Crise de la parentalité

La famille a énormément évolué et les repères d'antan ne sont plus. Aujourd'hui nous avons une certitude : la famille est incertaine. Face aux mutations sociales, il est difficile de parler d'un seul modèle familial, de la famille dite traditionnelle et par conséquent d'un modèle de la fonction parentale. Les professionnels doivent réajuster leurs regards et leurs pratiques pour tenir compte de l'évolution et de la diversité des nouvelles formes de familles et des modèles éducatifs et culturels. Même si cela remet en cause nos représentations familiales, nous devons repenser nos modalités de soutien et d'aide aux parents.

 

         "Quoi que vous fassiez, vous commettrez des erreurs"

cette citation de Freud nous conduit à une certaine humilité.

 

     5. Mon positionnement professionnel

  • Travailler sur les préjugés

Il est pertinent d’identifier ses propres modèles de référence, ses propres valeurs pour pouvoir se décentrer des représentations familiales. Un modèle propre à sa famille émerge alors, étroitement lié au cadre des références éducatives incontournables : celles des normes et des lois qui protègent l’enfant.

Il m’est indispensable de comprendre les difficultés vécus pour comprendre les problématiques des parents, sans jugement. Dès lors, je dessine mon mode d'intervention, en mettant l'accent sur les compétences parentales et sur les différents rôles de parents.

 

  • L'écoute, la neutralité, le non-jugement et la distanciation.

 

• Je suis à l’écoute et disponible, en me situant dans une écoute bienveillante, dans la tolérance et le respect d’autrui et non dans le conseil. Nous nous concentrons ensemble sur le sujet de votre demande et travaillons ensemble afin de rétablir votre équilibre familial.

• Je vous soutien dans vos questionnements et réflexions.

• Nous échangeons sur les émotions ressenties et les pistes d'actions.

• Je garantie un cadre dans le respect de chacun : canaliser les émotions, faire s'écouter, gérer les éventuels conflits…

Nous avons tous nos conceptions propres en matière d'éducation, de valeurs, de nos histoires personnelles.

 

  • Valoriser les compétences

• Les compétences des parents sont valorisées en favorisant l’expression et la participation de chacun (adulte et enfant) : activités, moments de vie simples et agréables (chanter, dessiner).... Il existe différentes facettes d'être parents qui est surtout aussi ce qu'on transmet et le lien affectif.

Il n’y a pas que l’éducation ! L'enfant a besoin que ses parents soient reconnus et réhabilités dans leur responsabilités et capacités.

• Importance d'agir dans une perspective de côte-à-côte, et non dos-a-dos ou face-a-face ou en soutient.

• Il n’est pas rare de faire face à la problématique du temps: on est dans une société de résultats, or les familles avancent doucement: semer des graines et les laisser s'en saisir, les planter et les faire pousser prend du temps. Le rythme est différent entre un adulte et un enfant et encore différent en groupe.

• Nous avançons en procédant par "Essais et erreurs". Il faut oser essayer !

 

Parce que la famille est le premier lieu de socialisation et de construction des repères, parce qu'elle est irremplaçable, parce que la fonction des parents n'est pas toujours facile dans une société ou l’autorité a besoin d'être légitimée, il est de plus en plus urgent de reconnaître et de valoriser la compétence des parents.

Soutenir la parentalité consiste peut-être à favoriser la créativité des parents et des enfants en se situant du côté de la réalité externe et de la réalité interne propre à chaque famille.

 


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